« Et si on travaillait selon les mêmes normes ? » La deuxième étape de la « technique du crabe » (3)

En 2011, la première étape de la « technique du crabe » a consisté pour les pouvoirs publics à féliciter la Wallonie pour son travail d’accompagnement auprès des français en situation de handicap (environ 8 200 personnes selon le rapport de la Cour des comptes) qui étaient, de fait, devenus des HOQTF (Handicapé Obligé de Quitter le Territoire Français). Il faut prendre le temps de relire le discours de la Ministre de l’époque qui mettait en avant l’approche belge de l’autisme.

Après les remerciements, on passe à l’étape deux et on s’intéresse aux normes applicables dans les établissements wallons. A noter que cette question n’avait pas fait l’objet d’une attention particulière jusqu’alors. On acceptait que des français partent en Wallonie sans se préoccuper de l’environnement des établissements d’accueil. Ces départs permettaient de ne pas créer d’établissement sur le territoire national.

Lorsqu’on examine la question, on découvre que la Wallonie a laissé, jusqu’en 2019, fonctionner certains établissements sans qu’ils soient soumis à des règles contraignantes. Ces établissements étaient connus sous le vocable de « Maison pirate« .

D’emblée, il faut bien convenir que ce terme nous fait davantage penser à une nouvelle attraction présentée dans un parc, plus qu’à un nouveau type d’établissement médico-social. On est par ailleurs poussé à imaginer un voyage vers les caraïbes, plutôt qu’à un départ vers Charleroi à la recherche d’une personne handicapée dans un établissement.

Toutes ces invitations au voyage sont éloignées de la réalité de ce que représente effectivement ces « Maisons pirates ».

Des situations intolérables ont été mises en lumière à Charleroi. L’accueil des personnes ne correspondait à aucun standard. En 2018, lors de la présentation du décret visant à encadrer cette activité, on comptait une cinquantaine de structures accueillant près de 3 000 personnes.

Des financements français d’établissements wallons alors qu’ils n’appliquent pas les mêmes normes qu’en France ! C’était possible.

Peu importe les normes, du moment que le coût est moindre. Cela nous rappelle quelque chose ?

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